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PRISM: la NSA espionne aussi l’UE. Fleur Pellerin relativise.

Pierre Vitré

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Le journal allemand Der Spiegel a révélé ce week-end que la NSA, dans le cadre du programme de surveillance PRISM mis en place par les Etats-Unis, espionnait également l’Union Européenne. De quoi jeter un certain froid dans les relations diplomatiques entre les USA et l’UE.

La représentation diplomatique de l’Union européenne à Washington a notamment été l’entité la plus visée. Face à cette révélation, les Etats-Unis ont gardé un silence gêné assez révélateur. Bruxelles a aussitôt demandé des explications et la réaction des politiques européens a été sanglante.

PRISM: la NSA espionne aussi l’UE. Fleur Pellerin relativise.

En France, la première à dégainer fut la ministre de la Justice Christiane Taubira. Elle a évoqué un “acte d’hostilité inqualifiable” si l’affaire s’avérait juste. Fleur Pellerin, la ministre de l’Economie numérique, a voulu pour sa part relativiser les faits:

“Il faut distinguer deux choses: il y a l’affaire d’espionnage de l’Union européenne et des postes diplomatiques et ça, ce n’est pas vraiment la première fois que ça arrive dans l’Histoire […] Même si ce n’est pas vraiment un acte amical de la part d’une puissance amie, ce n’est pas une nouveauté”.

La ministre s’est en revanche montrée beaucoup plus critique sur la surveillance des particuliers:

“Ce qui me paraît particulièrement choquant, si cela devait être avéré, c’est le dispositif qui a été mis en place de surveillance généralisée […] des populations. C’est une affaire complètement différente de l’affaire d’espionnage, c’est beaucoup plus grave” a précisé Fleur Pellerin.

“Nous avons toujours considéré qu’internet était un bien commun, un cheval de Troie – regardez les Printemps arabes – de la liberté d’expression et aujourd’hui on voit que certains pays, qui sont des pays qui défendent la liberté d’expression, la liberté d’opinion, sont peut être des utilisateurs à des fins, au contraire, de surveillance généralisée. C’est ce qui est très choquant, si c’est prouvé. Ne nous précipitons pas, attendons les explications des américains”.

Les révélations de l’ex-agent et consultant de la CIA, Edward Snowden, n’ont donc pas fini de faire parler. La réponse des américains est vivement attendue par la communauté internationale. Fleur Pellerin y voit notamment l’occasion de se pencher sur une législation internationale pour se protéger.

“Un certain nombre de pays ont mis en place des législations […] mais il n’y a pas de statut international qui permette de protéger le cas échéant. C’est une belle occasion de se pencher sur ce sujet qui, pour l’instant, est une zone grise du droit international public”.

Via (Der Spiegel et BFM TV)

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