Les révélations sur les agissements de la NSA et de son programme PRISM ont mise en avant le rôle clef joué par l’utilisation des métadonnées. Une application appelée Immersion offre la possibilité de comprendre un peu mieux leur importance.
Que sont les métadonnées ?
Derrière ce mot barbare se cache un concept encore peu connu mais directement lié à nos usages internet. Les métadonnées rassemblent et indexent des informations telles que le nom de l’auteur d’un email, sa date de rédaction ou de modification, sa taille, l’origine/la destination, la fréquence des communications… Elles ne révèlent en rien le contenu même de nos mails mais elles ne sont pas pour autant anodines. Loin de là.
Les métadonnées ne sont pas (totalement) invisibles
Le MIT met à disposition une webapp qui analyse le contenu de votre boîte Gmail et dresse ensuite une sorte de carte virtuelle de vos échanges et communications en ligne. Immersion permet de voir de façon plus concrète ce que l’on nomme “métadonnée” et met également en évidence les possibilités d’exploitation de ces données par des entreprises ou des services de renseignement.
L’ironie du sort veut que pour profiter pleinement de ce le logiciel il faille s’enregistrer à Gmail, un service de messagerie qui appartient à Google, une des entreprise les plus critiquées pour sa gestion des données utilisateurs.
Utilisation et exploitation des métadonnées
L’importance cachée des métadonnées est qu’elles révèlent le « contexte » de nos communications, nos préférences voire même notre localisation avec l’indication de notre adresse IP.
Contrairement aux mails qu’elles accompagnent et qui peuvent contenir des pièces jointes parfois volumineuses, les métadonnées sont très légères. Elles peuvent donc être aisément stockées et pour longtemps si nécessaire.
Dans l’absolu un gouvernement peut retrouver l’informateur d’un journaliste enquêtant sur une affaire simplement en analysant ses métadonnées par exemple. Si durant le Watergate, Gorge profonde pouvait rester dans l’ombre quasi-indéfiniment, à l’heure d’internet et des métadonnées il n’y a virtuellement plus de règle de confidentialité: un Snowden doit se taire ou s’exiler.
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