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Assassin’s Creed Unity: quand la révolution n’apporte aucune évolution

Assassin’s Creed Unity: quand la révolution n’apporte aucune évolution
christopher.park

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Assassin’s Creed Unity revient à son territoire de prédilection: l’Europe. La série avait déjà visité le continent européen avec Assassin’s Creed II qui se déroulait en Italie, mais ce nouveau jeu prend cette fois ses quartiers à Paris, pendant la Révolution française. Plutôt que de se plonger dans un univers complètement inédit pour explorer de nouvelles possibilités de déplacement ou de combat, Ubisoft revient en terrain connu.

Côté personnages: rien de nouveau non plus. Les premiers rôles sont toujours taillés sur le même modèle: tous des hommes, pour la plupart d’origine européenne. Seuls les épisodes d’Assassin’s Creed III: Liberation et le DLC d’Assassin’s Creed IV: Black Flag ont donné aux joueurs l’occasion d’incarner des héros provenant de minorités ethniques.


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Après Black Flag, Ubisoft aurait pu profiter de l’occasion pour partir dans un endroit souvent mentionné, mais jamais encore porté à l’écran dans la série: l’Asie. Au lieu de cela, le studio a décidé de ne pas prendre de risques et de repartir en Europe. Je ne critique pas les graphismes ou le gameplay de manière générale, il s’agit plutôt d’une interrogation sur la raison pour laquelle Ubisoft ne cherche pas à évoluer vers un nouveau cadre.

Sur les pas des Assassins

Lorsqu’Ubisoft a lancé Assassin’s Creed en 2007, sur PlayStation 3 et Xbox 360, je n’y ai jeté qu’un vague coup d’oeil. J’avais tout de même retenu que l’environnement de la Troisième Croisade et Altaïr Ibn-La’Ahad, le héros, étaient dignes d’intérêt. Ma première expérience avec la série, c’est avec Assassin’s Creed II et Ezio Auditore da Firenze que je l’ai eue.

Desmond Miles est un personnage que l’on retrouve dans toute la saga, mais c’est celui d’Ezio que j’ai préféré, bien travaillé et nuancé tout au long de la trilogie se déroulant pendant la Renaissance. Je n’ai pas testé Assassin’s Creed III, car j’avais l’impression qu’Ubisoft n’avait apporté aucune modification au gameplay. Même si l’environnement de l’Amérique coloniale semblait intéressant, les principaux aspects du jeu restaient identiques. La transition entre les grandes villes et l’univers sauvage du jeu aurait dû passer par un parkour plus soigné notamment sur toutes les scènes se déroulant en forêts.

Assassin’s Creed IV: Black Flag n’était d’ailleurs pas sur ma liste des jeux à acheter quand j’ai reçu ma PlayStation 4, cependant Amazon me l’a offert gratuitement. Pour moi, le gameplay était à la fois acceptable et ennuyeux lorsque les personnages se trouvaient à terre, mais il était agréable sur les mers. Encore une fois, le problème était que le jeu n’était pas différent d’Assassin’s Creed II, mis à part son environnement et la possibilité d’incarner un pirate et de le transformer en incroyable expert de la pêche au harpon.

Assassin's Creed IV Black Flag

Aujourd’hui, Assassin’s Creed nous revient dans un nouveau décor qui finalement n’apporte rien de bien “révolutionnaire”.

Dépoussiérer, recycler, recommencer

D’un point de vue commercial, on comprend qu’Ubisoft utilise des environnements familiers. Assassin’s Creed III et Assassin’s Creed IV: Black Flag présentaient quelques améliorations et se concentraient surtout sur les paysages sauvages et l’océan. Ces titres ont ainsi surpris les fans de la saga en explorant des univers et des périodes historiques complètement différents.

Ubisoft travaille sans doute sur un énorme scénario englobant toutes les séries dans le but de raconter une histoire bien précise, mais, de manière générale, j’ai pu remarquer que tous les Assassins sont européens, du moins à travers les yeux du joueur.  Liberation a changé cette tendance avec Aveline de Grandpré, qui était d’origine africaine et française. Un autre grand avantage, c’est qu’elle est aussi le premier personnage principal féminin.

Pour moi, il aurait été fantastique qu’Assassin’s Creed: Black Flag se concentre sur l’ancien esclave Adéwalé plutôt que sur Edward Kenway. On ne pouvait incarner Adéwalé comme assassin que dans le DLC de Freedom Cry.

Question importante: pourquoi Ubisoft a peur de proposer des héros provenant de minorités ethniques?

Assassin’s Creed: Liberation est sorti sur PlayStation Vita en octobre 2012, et sa version remastérisée n’a été diffusée qu’en janvier 2014. Aveline de Grandpré est un exemple parfait de la façon dont l’écriture crée un personnage convaincant. Avec Unity, je suis fatigué de l’Europe, fatigué de regarder un casting composé de protagonistes principalement caucasiens et fatigué de courir dans une architecture familière.

Absence de minorités

Jade Raymond a fait taire les précédentes rumeurs voulant qu’Assassin’s Creed Unity se déroule au Japon. Elle a aussi indiqué qu’Unity se passerait au coeur de son “époque historique préférée”. Toutefois, n’avons-nous pas exploré suffisamment les univers européens et américains dans les premiers titres? Pourquoi est-ce qu’Ubisoft ne cherche pas à surprendre ses fans et à dévoiler un monde différent?

Les personnages provenant de minorités ethniques n’ont jamais eu une place majeure dans le jeu et notamment dans les rôles principaux. Sleeping Dogs est un exemple parfait de protagoniste non européen. Johnny Gat tenait également un rôle qui, même s’il ne pouvait pas être contrôlé, a laissé une trace sur la série Saints Row.

Assassin’s Creed Unity est le septième titre sur console, sans compter les versions remastérisées, les versions mobiles ou les DLC. Outre le premier Assassin’s Creed, qui se déroulait en Terre Sainte, les autres jeux avaient tous des histoires semblables.

Bien sûr, Ubisoft sait que la franchise rencontre un véritable succès. Le studio peut donc créer le même jeu avec une structure générale identique, dans des environnements similaires. J’ai le plus grand respect pour les développeurs de la franchise, pourtant il est temps d’oublier les scénarios centrés sur l’Europe et de donner sa chance à une culture différente.

Rien d’intéressant dans Assassin’s Creed Unity

Ubisoft pourra ajouter de nouvelles fonctionnalités, ce n’est pas ce qui manque dans le jeu. Je ne jouerai pas à Assassin’s Creed Unity, car j’ai l’impression qu’Ubisoft n’apporte plus aucune amélioration à la série. Tant qu’Assassin’s Creed ne choisira pas un monde et une aventure qui transforme tout son univers, je n’aurai plus de raisons de m’intéresser à cette série.

Les décors étendus qui ont vu le jour sur d’autres supports ont prouvé que beaucoup de scénarios sont possibles. Tout ce que j’attends d’Assassin’s Creed Unity est un énième récit standard du type Assassins contre Templiers qui respecte les limites fixées par le jeu. La seule chose restant à découvrir sont les bonus commandables à l’avance et inutiles qu’Ubisoft dévoile avant la sortie.

A lire:

Article original de Christopher Park – Softonic.com. Traduit et adapté de l’anglais.

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