Le créateur de Thomas Was Alone est convaincu qu'aujourd'hui il n'aurait pas eu de succès
Plus de concurrence, plus de souffrance, moins de part du gâteau
- 22 janvier 2025
- Mise à jour: 22 janvier 2025 à 08:58
Je l’admets : Thomas Was Alone est l’un de mes jeux préférés. Si simple, si amusant, si agréable à jouer. Et son créateur a de nouveau pris la parole après que, lors de la dernière édition des Game Awards, le jeu indépendant Balatro ait remporté les prix du Meilleur Jeu Indépendant et du Meilleur Premier Jeu Indie, consolidant ainsi sa position dans un paysage où l’originalité et l’innovation sont de plus en plus difficiles à trouver. Balatro, développé par une seule personne, se présente comme un exemple de la pureté du développement indie, un phénomène qui, selon Mike Bithell, créateur de Thomas Was Alone, est devenu plus compliqué à atteindre de nos jours.
Thomas n’a jamais été seul
Bithell, lors d’une récente interview dans le podcast You Are Error, a souligné les défis auxquels les petits développeurs sont confrontés dans l’industrie aujourd’hui. Bien qu’il y ait encore de la place pour des surprises comme Balatro, le développeur vétéran indique que la saturation du marché, en particulier sur des plateformes comme Steam, a rendu difficile l’ascension des titres uniques. À son époque, Thomas Was Alone s’est démarqué dans un environnement moins encombré, tandis qu’aujourd’hui, la qualité n’est pas le seul facteur déterminant le succès ; la capacité à cibler des niches spécifiques est cruciale.
Le concept du développeur solitaire a été romantisé, une image que Bithell considère problématique. Des projets comme Indie Game: The Movie ont promu la figure du « héros souffrant », ce qui pourrait dénaturer la nature collaborative du développement. Dans ce sens, l’analyse de Bithell permet une réflexion sur l’évolution de l’industrie et la nécessité d’un changement dans la perception du travail en équipe.
La catégorisation des jeux indépendants est également débattue au sein de l’industrie : la récente controverse aux Game Awards concernant l’inclusion de Dave the Diver, soutenu par une grande entreprise, comme meilleur jeu indépendant, a mis en lumière les ambiguïtés de ce que cela signifie. Bithell soutient que de nombreux petits développements nécessitent désormais un financement externe, mais conservent leur essence innovante. À ce sujet, le développeur conclut avec une blague : « Je laisse ça aux journalistes ». Merci, mec.
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