Les joueurs ressentent-ils de la fatigue face aux mondes ouverts ?

Au cours des dernières années, l’ambition de créer des mondes ouverts riches en contenu et en expériences est devenue un objectif primordial pour de nombreux développeurs. Cependant, cette surabondance d’options peut mener à ce que l’on appelle la fatigue des mondes ouverts, un phénomène qui affecte la motivation des joueurs à explorer et à s’immerger dans l’univers du jeu. Cameron Williams, designer de missions chez Absurd Ventures et ancien développeur de Rockstar Games, a exprimé ses préoccupations à ce sujet lors d’un panel à la GDC 2025.

Sortir explorer ? Uf, quelle paresse

Williams collabore à la création de jeux qui permettent une exploration extrêmement détaillée, comme on l’a vu dans des titres emblématiques tels que Red Dead Redemption 2. Cependant, il souligne que dans les mondes ouverts modernes, les joueurs ont tendance à éviter l’exploration. Le manque de motivation, associé à des questions comme Est-ce que c’est très loin la suite ? et qu’est-ce que j’y gagne ?, décourage les utilisateurs de se perdre dans la cartographie du jeu. Ce phénomène, qu’il appelle anxiété d’exploration, peut entraver l’expérience globale du joueur.

À cette anxiété s’ajoute la concurrence croissante pour le temps des joueurs, avec des modèles free-to-play et des jeux en tant que service. Ces formats gagnent en popularité et rendent difficile la dédication à des mondes ouverts, qui nécessitent un investissement de temps considérable. De plus, la saturation d’informations sous forme d’icônes sur les cartes peut être écrasante. Au lieu de servir de guides utiles, ces symboles peuvent contribuer à la confusion et au stress des joueurs, intensifiant ainsi leur manque d’intérêt pour l’exploration.

La réflexion de Williams met en avant un défi fondamental dans la conception des jeux vidéo modernes : équilibrer la richesse du contenu avec l’accessibilité et la motivation du joueur. L’industrie est à un moment critique pour réévaluer comment les mondes ouverts peuvent être plus accueillants et moins intimidants.